Asgeir + If we burn, you burn with us

« Allez, ramènes ton cul Asgeir! On va leur faire voir qui sont les maîtres. » Asgeir resta là. Il fronça les sourcils et regarda ses amis. Il avait douze ans et ne comprenait rien à ce qui se passait autour. Mais il savait qu'il devait faire comme eux, qu'il devait s'approcher de ce rocher et attendre que Jakub, ce tzigane, passe. Il se précipita donc auprès de ses amis et attendit. Plusieurs minutes. Lorsqu'enfin Jakub arriva. Il vit son ami Viktor se lever et balancer des œufs sur le jeune tzigane. Ce dernier entama un pas de course, et Viktor se mit à lui suivre en insultant de tous les noms. Asgeir se leva et hurla : « Allez, cours! Espèce de vermine! » Il fronça les sourcils, se serra les poings et resta là, à sautiller. Il l'avait mérité ce tzigane. Il avait posé les yeux sur la sœur de Viktor. Cette sous race ne pouvait pas espérer tâcher notre sang si pur. C'est ce que Viktor ne cessait de répéter. Asgeir c'était mit à y croire. Plus ou moins. Si Viktor le disait. C'était que cela devait être vrai. Il y croyait. A moitié.


« C'est quoi ces conneries? Viktor! Faut les arrêter! On ne peut pas laisser face ça. » Asgeir tenait Viktor par le col. Il tremblait. Il avait peur. Il savait ce qui se passait actuellement. Les tziganes se faisaient massacrer, un par un, par les minions du Reich. Il n'avait jamais approuvé les idées du Führer. Certes, les tsiganes avaient moins de valeur qu'eux tous, mais ce n'était pas une raison pour tous les tuer. Il lâcha son ami et quitta la maison. Il se mit à courir, et lorsqu'il arriva sur les lieux du massacre, il vit du sang. Du sang partout. Des cris, des pleurs. C'était horrible. Insupportable. Il fit demi-tour, couru aussi vite qu'il le pouvait jusqu'à chez lui. Il s'enferma, il s'enferma et ne sortit pas de sa cave pendant des jours. Il avait trop peur. Trop peur de ce qui pourrait lui arriver.


Il se décida enfin à sortir. Lorsqu'il monta les escaliers pour rejoindre le salon, il tomba nez à nez avec les cadavres de ses parents. Ils s'étaient donnés la mort. Asgeir était en bas. N'avait rien entendu. Il se mit à pleurer, et quitta la maison. Il voulu quitter la ville. Mais lorsqu'il atteignit la frontière de la ville, il tomba sur des statues. Ses voisins se trouvaient là. Et ils n'étaient pas les seuls. Il fronça les sourcils. Recula. Tenta de quitter la ville. Mais à chaque fois, il se retrouvait au milieu de statues. Il ne voulait pas devenir comme eux. Il n'y comprenait rien. Il était coincé. Il essaya une dernière fois. Ses amis se trouvaient là. Viktor était là.
Il était seul, incroyablement seul.
Et pour l'éternité.