le contexte.

1942. Les cris stridents résonnaient dans ce village glacial comme la mort. Ils regardaient ces hommes en noir, en noir. Et ce rouge, ce rouge sur leurs bras, sur le sol, sur les cadavres empilés tel un amas de chair sans essence. Ils regardaient tous, les yeux exorbités, dégoûtés. Presque fascinés par ce spectacle macabre. Et ils ne faisaient rien. Ces salops. Bons samaritains déchus. Oubliés, ces principes qu'ils idolâtraient tant. Et ces hurlements ; de ceux qui vous restent à jamais dans les entrailles. Ces soi-disant innocents aux mains sales. Vous les entendez ? VOUS LES ENTENDEZ ? Ces gémissements difformes ? Vous le voyez ? VOUS LE VOYEZ ? Ce sang, sur nous, sur eux, sur vous. Coupables. COUPABLES. Amorphes, immobiles, désarticulés, poupées sans âmes. Qu'ils deviennent des pantins, ces pantins. Et dans un dernier souffle, notre aînée, la sage, celle qui dans les méandres de son savoir, connaît nos secrets les plus noirs, rugit : « Je vous maudis. »

2015. Coincés, figés, ils rient bien maintenant ! Ces impuissants, ces incapables. Lâches. Lâches. Lâches. Maudits pour des siècles et des siècles. Enfermés sur eux même, ils finiront par croupir dans leur propre consanguinité. Vous qui les avez, dans votre inaction, partagé un instant, leurs idéaux, vous voilà forcé à les suivre.
Que votre dégénérescence vous condamne.